mercredi 8 mai 2013

Premier chapitre - Le son d'une voix


Chapitre 10:



"— Grand-mère, il est peut-être temps de parler et de nous expliquer.
Que connaissez-vous de la magie ? commença Laura, sans préambules.
Pardon ? demanda sa petite-fille, dans un sursaut.
Léo et Lucian semblaient tout autant interloqués qu'elle mais ne dirent rien. Quant à Patrick, il savait très bien où elle voulait en venir, c'est pourquoi il se tut.
Je veux dire par là : que vous évoque ce mot ? Quelle définition lui donneriez-vous ?
Aucune, la magie n'existe pas, commença Lucian.
Bien. Et toi, Victoire ?
Je... Si je suis l'histoire de Patrick, la magie existe. Alors je dirais qu'elle ne se présente qu'à ceux qui y croient vraiment.
Intéressant... Et toi, jeune homme, s'adressa la vieille femme à Léo, qui était resté en retrait.
La magie existe bel et bien. Pour m'y être confronté tant de fois je ne peux qu’être formel.'





 Chapitre 12:


 
"Victoire souffla, inspira profondément et ferma les yeux. Lucian était à ses côtés mais se doutait que la voix était de retour et l'aidait à comprendre ce qu'il fallait faire. C'est pourquoi il ne bougea pas et attendit.
De son côté, Victoire ne ressentait plus les éléments extérieurs tel que le vent, l'air et la présence d'un être humain. Elle était dans une autre dimension. Tout était flou mais elle ressentait quelque chose de fort. Comme si... Comme si on lui insufflait une nouvelle forme de puissance. Comme si tout ce qui se trouvait autour d'elle devenait petit et sans importance. Comme si autre chose naissait dans ses membres, quelque chose de nouveau. Comme si... C'était tellement jouissif ! Elle sentait la magie prendre possession d'elle et devinait que son corps abritait un énorme pouvoir ! Mais aussi qu'il lui faudrait des heures et des heures d’entraînement avant de parvenir à le contrôler."







Chapitre 14:



"Victoire resta clouée au sol face à ce carnage. Elle ne savait comment réagir. Les larmes coulaient abondamment de ses yeux pour s'écraser au sol. Elle aurait voulu crier mais sa bouche grande ouverte ne laissait sortir aucun son. C'était comme si tous les bruits autour d'elle étaient coupés, comme si quelqu'un avait arrêté le son de la télé. Elle ne contrôlait plus ses membres. Ses jambes se dérobaient sous elle dès qu'elle souhaitait se relever, ses bras ne répondaient plus et son crâne était prêt à exploser. Elle aurait tant voulu se trouver loin de tout ça, ne plus vivre... Mourir. Voilà, mourir. Le seul mot qui lui venait en tête était « mourir ».

[...]

Tout était comme au ralenti. Elle voyait le sang couleur vermeille couler sur le sol devenu cramoisi. Il glissait lentement dans les jointures du carrelage et s'approchait doucement de la jeune fille, qui reculait pour se caler contre un mur et éviter de voir cette horreur.
Une fois contre la paroi, elle mit ses mains sur ses yeux et poussa un cri rauque qui, malheureusement, fut silencieux. Sa voix s’était perdue dans les tréfonds de l’angoisse qu’elle ressentait. Entraînée par le désespoir et la grande tristesse qui l’habitait, elle tapa contre le mur."


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