Chapitre 10:
"— Grand-mère,
il est peut-être temps de parler et de nous expliquer.
— Que
connaissez-vous de la magie ? commença Laura, sans préambules.
— Pardon ?
demanda sa petite-fille, dans un sursaut.
Léo
et Lucian semblaient tout autant interloqués qu'elle mais ne dirent
rien. Quant à Patrick, il savait très bien où elle voulait en
venir, c'est pourquoi il se tut.
— Je
veux dire par là : que vous évoque ce mot ? Quelle
définition lui donneriez-vous ?
— Aucune,
la magie n'existe pas, commença Lucian.
— Bien.
Et toi, Victoire ?
— Je...
Si je suis l'histoire de Patrick, la magie existe. Alors je dirais
qu'elle ne se présente qu'à ceux qui y croient vraiment.
— Intéressant...
Et toi, jeune homme, s'adressa la vieille femme à Léo, qui était
resté en retrait.
— La
magie existe bel et bien. Pour m'y être confronté tant de fois je
ne peux qu’être formel.'
Chapitre 12:
"Victoire
souffla, inspira profondément et ferma les yeux. Lucian était à
ses côtés mais se doutait que la voix était de retour et l'aidait
à comprendre ce qu'il fallait faire. C'est pourquoi il ne bougea pas
et attendit.
De
son côté, Victoire ne ressentait plus les éléments extérieurs
tel que le vent, l'air et la présence d'un être humain. Elle était
dans une autre dimension. Tout était flou mais elle ressentait
quelque chose de fort. Comme si... Comme si on lui insufflait une
nouvelle forme de puissance. Comme si tout ce qui se trouvait autour
d'elle devenait petit et sans importance. Comme si autre chose
naissait dans ses membres, quelque chose
de nouveau. Comme si... C'était
tellement jouissif ! Elle sentait la magie prendre possession
d'elle et devinait que son corps abritait un énorme pouvoir !
Mais aussi qu'il lui faudrait des heures et des heures d’entraînement
avant de parvenir à le contrôler."
Chapitre 14:
"Victoire
resta clouée au sol face à ce carnage. Elle ne savait comment
réagir. Les larmes coulaient abondamment de ses yeux pour s'écraser
au sol. Elle aurait voulu crier mais sa bouche grande ouverte ne
laissait sortir aucun son. C'était comme si tous les bruits autour
d'elle étaient coupés, comme si quelqu'un avait arrêté le son de
la télé. Elle ne contrôlait plus ses membres. Ses jambes se
dérobaient sous elle dès qu'elle souhaitait se relever, ses bras ne
répondaient plus et son crâne était prêt à exploser. Elle aurait
tant voulu se trouver loin de tout ça, ne plus vivre... Mourir.
Voilà, mourir. Le seul mot qui lui venait en tête était
« mourir ».
[...]
Tout
était comme au ralenti. Elle voyait le sang couleur vermeille couler
sur le sol devenu cramoisi. Il glissait lentement dans les jointures
du carrelage et s'approchait doucement de la jeune fille, qui
reculait pour se caler contre un mur et éviter de voir cette
horreur.
Une
fois contre la paroi, elle mit ses mains sur ses yeux et poussa un
cri rauque qui, malheureusement, fut silencieux. Sa voix s’était
perdue dans les tréfonds de l’angoisse qu’elle ressentait.
Entraînée par le désespoir et la grande tristesse qui l’habitait,
elle tapa contre le mur."
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